Les spectateurs se trouvent à l’intérieur d’un appareil photographique: une chambre obscure munie d'un petit orifice par lequel pénètre la lumière. La lumière vient de la pièce adjacente où se tiennent les acteurs. Grâce à une lentille optique placée devant l’orifice, le spectacle joué de l’autre côté du mur est projeté dans la chambre où se trouve le public. Les images, d’une qualité éblouissante, donnent l’impression que des êtres bidimensionnels, éclairés de l’intérieur, évoluent dans le noir. Pour ce projet, le collectif Orthographe s’est inspiré de la Nouvelle iconographie de la Salpetrière, des albums photographiques édités à la fin du XIXe siècle sous la supervision du célèbre professeur Charcot. La plupart des sujets représentés dans ces albums sont des jeunes femmes internées au quartier des épileptiques de l’hôpital parisien. Le docteur Charcot réalisait sur elles et sous les yeux de ses élèves des expériences spectaculaires et traumatisantes afin de prouver la pertinence de ses thèses sur l’hypnose et l’hystérie.