Des ombres apparaissent, frêles silhouettes qui se dessinent à la lumière des bougies, qui viennent à vous d'un autre âge pour vous étonner par leurs questions, leurs rêves et vous faire rire et sourire en toute justice. Et les mots percent l'épaisseur du temps, ils surgissent de cette fin du Moyen-Age avec une vigueur qui vous réjouira le coeur.

Quelle force et quelle musicalité dans cette langue du Moyen-Age, que nous avons choisie de servir telle quelle, avec sa couleur d'origine (?) et quelques aménagements par souci de clarté. On ne dira jamais assez la richesse de jeu incluse dans ces textes, d'abord prétextes à fantaisie gestuelle : mouvements, mimiques, pantomimes, gestes saugrenus éclairent et dépassent le texte, donnant chair et sang aux différents types de personnages : le maître, le valet, le monde, le clerc, le curé, l'étudiant, le professeur, le ramoneur... toute une humanité grouillante, celle de la place ou du carrefour où se jouaient ces farces.